mardi 17 juillet 2007

Le plaisir s'accroit quand les faits reculent,Part I

Prologue

L'accalmie quand elle survient après une tempête,fait oublier les efforts qu'on a consenti à faire.Quand elle se prolonge,elle fait disparaître des visages,les expressions graves de ces moments de luttes acharnées et désespérées au plus fort du siège.L'horizon qui apparaissait si sombre a pris forme,comme une lointaine île que viendraient révèler les rayons du soleil.

Vivre ce n'est pas seulement respirer,c'est aussi avoir le souffle coupé.Ce que j'ai fait,commence à avoir un sens.Je ne suis plus une âme qui erre sans but.Je suis las de perdre mon temps pour aller à la rencontre de l'inconnue.Que m'apporte t'elle ?Ennui et platitude,deux des choses qui sur terre m'insupportent le plus.Il ne faut pas vivre les choses à moitié,si on le fait on survit juste,et que restera t'il de nous une fois partis ?Car ceux qui sont à la conquête de multiples femmes,sont en fait à la recherche de l'éternité au travers d'elles.Cela parait évident,mais jusqu'à ce que je voye la fin de "L'homme qui aimait les femmes ",cela ne m'avait jamais percuté de manière aussi violente.

Chaque seconde qui passe est une opportunité pour s'améliorer.Chaque minute qui passe nous aguerrit,et tous ces instants perdus nous rapprochent un peu plus de la fin chaque jour.Alors attendre,et jusque quand ?Vivre intensément était pour moi la conquête de multiples femmes.Je le faisais comme une machine,sans savoir pourquoi je le faisais,ces soirées que j'ai passées je ne les regrette pas,sans elles je ne serai pas là où je suis;Mais,est ce que j'ai été heureux ?Les réveils se ressemblaient tous.Une de plus,je me suis masturbé dans son corps,pauvre petite, ton seul tors aura été d'être jolie.

Jusqu'à quand devais-je rendre les coups que j'ai reçu ?L'image qui m'a troublée c'est Costals qui parle de son épaule où se sont couchées des dizaines de femmes;Si on y mettait des papiers calques,on y verrait une femme dont les traits seraient la somme de toutes celles qui sont passées par là;et le résultat serait des plus effrayants.Pour moi c'est pareil.

Voir ses larmes m'a montré que je tenais vraiment à elle.J'ai fait les pires coups tordus du monde,j'ai toujours réussi à me regarder dans la glace.Laisse tomber et va en draguer cent autres est un conseil qu'il y a quelques temps que j'aurai donné moi même à quelqu'un qui serait dans ce cas .Mais sur la balance , les cent autres ne la vaudraient pas.Aucune femme ne m'avait jamais fait me sentir aussi misérable.Cette faiblesse que j'ai eue à son égard l'a placée en pôle.Ceci est le récit d'une conquête entamée il y a fort longtemps.Le trait d'union entre ce que j'étais et ce que je suis.Ce trait qui à lui seul gommera (pour moi en tout cas) mes faiblesses passées.

Chapitre 1 : La belle l'amie,et le moche


Les souvenirs des amours d'adolescence,et des manières dont on s'y prennait laissent parfois des souvenirs indélébiles.C'est l'occasion des fous rires,devant ce pathétique qui caractérise le manque d'expérience.

Jen est ma cadette d'un an.J'aimais beaucoup son sourire,elle était ce qui pouvait m'arriver de mieux,penser à elle me donnait une sensation de bonheur que j'aimais particulièrement.Les circonstances de notre rencontre sont floues.Sa cousine que je connaissais m'avait passé son adresse msn.Je me souviens qu'on s'est parlé sur msn pendant un moment.Et à ma grande surprise (quoi qu'en y réfléchissant,sa cousine devait y être pour beaucoup dans cette rencontre) elle a accepté de me rencontrer dans la vraie vie.Mais contrairement aux plans que je m'étais fait et où je nous imaginais tous les deux longeant le vieux port en amoureux,elle s'est présentée avec une amie à elle.

Les déesses de la beauté n'avaient pas gâté son amie.Et la manière dont elle bavait littéralement sur moi m'insupportait au plus haut point.Surtout que Jen n'avait pas l'air le moins du monde interessée par moi.Elle passa le plus clair de son temps à vouloir jouer les entremetteuses entre sa copine et moi.Ô rage,Ô désespoir.Que faire quand celle qu'on veut se montre à ce point insensible ?Que tous les artifices qu'on utilise pour la séduire se révèlent être d'une nullité affolante ?Que même les techniques pourtant décrites par les plus grands n'ont pas l'air de la toucher le moins du monde ?M'aurait-on menti ?Existerait-il des femmes hors catégorie ?Des femmes qu'il serait impossible de séduire,des femmes qui choisiraient elles et que l'on ne pourrait choisir soi même ?

Voilà autant de questions qui agitaient mon esprit en quête de revanche,après ma prestation pire que lamentable de l'après midi.Un échec de plus,et de quelle manière ?J'avais subit le jeu pendant toute l'après midi.Elles m'avaient tout imposé,elles m'avaient rabaissé plus bas que terre,j'avais été le valet,quoi que le mot valet soit encore valorisant,il serait plus juste de dire le laquet.Et les appartés qu'elles prennaient,me laissant en plan dans la conversation sonnaient dans mon coeur comme autant de coups de poignards devant cette cruelle réalité :J'étais moche,maigre,peut être pas boutonneux,mais le pire de tout :J'étais ininteressant.

A coté d'elles,j'avais l'impression d'être une tache dans le tableau d'un grand maître.Le chien errant qu'on laisse manger dans sa poubelle parce qu'on a pitié de lui.Et les entendre commenter le physique des autres garçons qui passaient de l'autre coté de la rue avait fini de m'achever,alors que comme une lauque,je me trainais lamentablement à leurs cotés.

La toucher était un exploit digne du livre des records Guiness.Sa peau était comme une peau de bébé,mais elle fuyait le contact.Comme on enlèverait sa main quand elle touche quelque chose d'immonde.Cela me fit souffrir,mais j'endurais cette souffrance par plaisir de pouvoir trainer avec une jolie fille (la première depuis des mois ),mais surtout par lacheté.C'est cette lacheté qui m'a empêché de partir quand j'aurai pû pour sauver mon âme,et ma fierté.J'ai tout mis à plat devant elle,et la déesse que j'en avait fait n'en avait cure.

Ah je me souviens encore de cette déclaration qu'elle m'avait faite sur msn deux ou trois jours après.Cela nous fait rire aujourd'hui.Les termes sont presques sous leur forme originelle,mais comme nous le savons tous,le temps vient à bout des détails,mais préserve la vue d'ensemble.

"Tu sais,je te considère comme un ami.Il ne peut rien y avoir entre nous.Notre amitié est sacrée,sortir ensembles la mettrait en danger.Je t'apprécie beaucoup,et ce serait domâge de tout gâcher.De plus je suis une fille comme une autre,je te ferai souffrir à coup plus que sûr,tu es un garçon gentil et adorable,crois moi je ne te mérite pas.Crois moi,tu trouveras une fille qui elle te comblera et saura te rendre heureux..."

La sentence était tombée comme un coup de guillotine.Moi qui sur le chemin du retour l'attendait cette sentence comme le condamné attend l'attend dans le dernier jour d'un condamné d'Hugo,espérant jusqu'au dernier moment que l'issue me soit favorable.Mais quand on a tout fait de travers que peut on espérer à part de la pitié ?

Les jours qui suivirent me virent mourrir à petit feu,comme ces fleurs qui flétrissent parce qu'on les a emprisonnées dans une pièce sombre.Déjà maigrichon,je perdis du poids,pensant que la venue d'une femme dans ma vie me donnerait l'équilibre qui me manquait jusque là.Les enseignements que je glanais ça et là m'apparaissaient comme les fables de La fontaine.Et que pouvais-je leur accorder comme crédit alors qu'ils n'avaient pas marché pour moi ?Il y a des hommes condamnés à vivre seuls dans leurs livres,ou en bandes,refoulant leurs désirs parce qu'incapables de les satisfaire.Et c'est comme ça que je me suis retrouvé plus par hasard que par choix dans une bande de "ratés sentimentaux" comme moi.Et avec eux j'ai fait les quatre cent coups.

J'avais commencé à oublier Jen,et je la soupsonnais même de m'avoir bloqué sur msn après la scène que je lui y avait faite.La jalousie est le symbole même de l'incapacité,et de l'inexpérience.J'ai tenté de la joindre au téléphone en vain,elle ne m'a jamais répondu.Et là j'ai compris ce que Phill collins entendait par against all odds.

RR

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