mercredi 18 juillet 2007

La vengeance est un plat qui ne se mange pas,part I

La jeunesse se passe à aimer des êtres qu'on ne peut possèder que mal (par timidité),et l'âge mûr à possèder des êtres qu'on ne peut aimer que mal (par satiété).


Rares sont ceux qui ont l'occasion de refaire l'histoire.Encore plus sont ceux qui ont l'occasion de se racheter.Mais quelle serait la sentence si cette fois au bout de la corde c'est le bourreau qui est attaché ?Celui la même qui il y a quelques temps vous a précipité en enfer,ne se doutant pas une seconde que vous survivriez au néan ?


Elle était entrée dans ma vie comme un météore.Elle avait brillé si fort qu'elle avait tout consumé en moi:Ma fierté,mon âme et mon corps.Je l'aurai suivie même en enfer s'il l'avait fallu.J'avais vécu un véritable conte de fées jusqu'à ce soir où je gisais prostré dans mon lit,le regard vague,perdu entre le réel et l'imaginaire.Ne sachant pas trop quoi penser.


Et dire que tout était parti sur les chapeaux de roues.Son cousin un ami d'enfance nous avait présentés.A l'époque grâce au foot,dans mon lycée j'étais une star.Il ne manqua pas de lui raconter ce que j'avais fait lors du match x contre l'équipe y.Elle l'écoutait avec attention,quand moi je ne disais mot.Trop occupé à savoir ce que je préfèrais entre ses seins,sa bouche et ses fesses.Cette après midi se passa comme ça ,j'étais distant et contraint de jouer au taciturne pour cacher ma timidité.


Je décidai de la revoir,son corps aurait pu réveiller un mort,ranimer le membre faible d'un accro au viagra,et pour être franc ,il m'arrivait de me toucher en pensant à elle.Je me suis mis à élaborer un scénario de conquête.Les fleurs,très important les fleurs,il en faut des belles,oui j'en veux des rouges c'est la couleur de la passion.Et des blanches aussi,c'est la couleur de la pureté.Elle comprendra le message:Mes sentiments envers elle sont nobles.Ne surtout pas oublier de planquer un poème sous mon oreiller,je le lui sortirai au moment où elle s'y attendra le moins.Mais j'y pense,il y a quoi au menu ?Quelque chose de pas trop gras et de pas trop épicé faut préserver l'haleine pour le baiser.


Après tant de préparatifs,elle ne vint pas!Prétextant qu'elle était malade,je me retrouvai au milieu de quelques amis dont son cousin,jamais je n'ai si peu savouré un repas.Chaque bouchée m'était un supplice,je ne me sentais pas de l'attendre quelques jours de plus.Oui,en amour il faut être tenace,il ne faut jamais baisser les bras.Aussi,dès la fin du repas je proposais à son cousin et à un autre pote de nous rendre chez la demoiselle.J'avais une envie viscérale de la voir,comme si en moi il y avait une maladie qui ne guérissait qu'en sa présence.


Une fois rendus dans le taxi,je me rendis compte que j'avais oublié les fleurs.Ok,on fera sans.Ding dong,une fille toute aussi jolie qui ouvre le portail,nous nous pénètrons dans l'antre de la tigresse.
-Elle est où Sylvie ?
-Sous la douche,répondit la charmante créature que j'avais sous les yeux.


On parlait de tout et de rien.Puis j'entendis une voix que je reconnus :"Dit donc Soeurette,tu sais où est le sèche cheveux ?"
Quelle apparation érotique !Imaginez une actrice de cul en serviette de bains,les cheveux mouillés ,les formes suffisant à peine dans la serviette qui on en a l'impression en tout cas ne va pas tarder à cèder.J'étais hypnotisé,j'avais bien fait de me déplacer.Elle me fit un sourire timide avant de s'enfuir en courant et disparaître dans un couloir.


L'homme très jeune est un animal rebel à la douleur


J'aurai dû voir sa mauvaise foi,et comprendre le message qui était caché.Mais,je lui inventais mille et une escuses.Elle avait certainement dû prendre des cachets qui lui avaient fait le plus grand bien,pour mon plus grand bonheur.Elle nous suivit à contre coeur au cinéma où en fin de compte on n'alla pas.Je perdis mes deux potes dans la foule qui se cachèrent volontairement pour me permettre de placer mes pions et de conclure.


Je l'enmenais sur un banc,prétextant attendre mes potes qui ne viendraient pas,mais ça elle ne le savait pas.On regardait les étoiles qui brillaient dans le ciel,elles m'inspirèrent.

-Sylvie,tu vois la vie est parfois bien faite.
-Pourquoi ?
-Parce que des fois ce qu'on désire très fort,on finit par l'avoir
-Ah
-Tu vois quand je t'ai vue pour la première fois (je lui tenais la main ,mais j'avais les mains moites)je me suis dit que tu étais celle que j'attendais
-Ah bon ?
-Oui.tu es si belle ...


Pour préserver les yeux délicats du lecteur,l'auteur a préfèré amputer la conversation de la vingtaine de minutes qui a suivit le mot belle,afin de lui épargner l'imbécilité d'une déclaration ridicule.Plus tard donc.



-Tu vois RR,je sors d'une relation difficile,et j'ai besoin de tout en ce moment sauf d'une relation amoureuse.Mon ex que j'adorais a changé de ville parce que ses parents blah blah,je sais aussi que tu ne vas pas tarder à t'en aller Simon me l'a dit.Je sais que quand je m'attache je finis par souffrir,donc je ne peux pas...
-Pourquoi tu ne peux pas ?Qu'est ce qui est si difficile ?Te laisser vivre ?
-Je suis une fille,et une fille c'est compliqué à comprendre.


Ah le temps,il n'a pas altèré ces propos.Toujours est il qu'après avoir eu un dialogue de sourds je décidai de la racompagner chez elle.Dans le taxi (où nous n'étions que tous les deux,le chauffeur faisant semblant de regarder devant lui,et j'insiste sur le faisant semblant),je fus touché par la grâce.Je devins entreprenant.
Je lui tenais une main,tandis que l'autre la caressait entre les cuisses.Sa peau était douce,comme une peau de bébé,je remontais allègrement vers mon objectif principal,son corps était chaud,de plus en plus chaud,sans respiration devenait sporadiquement de plus en plus lente.J'aurai dû l'embrasser sur le coup,mais je me dis que ce n'était pas assez romantique.J'avais besoin des étoiles comme témoins,il me fallait de la romance,et la romance ça se crée.


Nous voilà devant son portail,je me prépare à la quitter comme ça sans rien faire.Et coup de théâtre c'est elle qui m'embrasse langoureusement en me plaquant contre le mur.Mais moi je n'étais préoccupé que par le compteur du taxi qui tournait.Donc,je la repoussais,et je repartais dans le taxi.Je n'ai jamais aussi bien dormi de ma vie.



RR

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